A 10 minutes de Rodez en direction de Decazeville, sitôt passé le village de Nuces et que l’on aborde la descente, la vue embrasse un vallon où, dans le fond Saint Christophe Vallon semble reposer.
Histoire et patrimoine
A la croisée des chemins
Situé à un carrefour de communication : RD 840 vers Rodez et la Méditerranée d’un coté, Decazeville et Paris de l’autre, Route départementale vers Marcillac Vallon, Salles-la-Source et Conques, vers Cransac et ses thermes, vers Rignac, Belcastel, Villefranche de Rouergue, et, desservi par une gare S.N.C.F. où tous les trains s’arrêtent. Saint Christophe, malgré son passé ancien, n’offre pas de vestige, mais un ensemble de cités et maisons neuves, preuve d’une commune vivante et accueillante.
Evolution urbaine et historique
Compte tenu de la pauvreté de source documentaires et graphiques concernant l’évolution historique du tissu urbain de Saint Christophe Vallon et compte tenu d’une évolution dans le temps relativement faible de celle-ci, nous partirons, pour tracer graphiquement son évolution du seul document connu, à savoir le cadastre napoléonien en date du 5 août 1828.
Historiquement, la Commune de Saint Christophe Vallon, de par la nature de son sol, de sa topographie, de son exposition et de son climat favorable, fut un lieu propice à la culture de la vigne. Dès le Moyen Age, nous trouvons des traces de la présence de cette culture. L’implantation humaine dans le temps s’est principalement concentrée au niveau du bourg de Saint Christophe, de Testet et de Glassac (anciennement appartenant à la commune de Goutrens).
Le village de Saint Christophe Vallon et les hameaux
Le bourg de Saint Christophe (Saint-Cristofol en 1191), était la seigneurie de la famille du même nom, durant le XII siècle et XIII siècle. Ils la tenaient du Comte de Rodez. En 1288, il y avait dans ce bourg deux châteaux haut et bas et leurs dépendances.
En 1357, Jean de Capdenac et Guillaume de Fénières étaient seigneurs à part égale de Saint Christophe.
En 1415, le Maréchal de France Amalric de Sévérac fonde le Chapitre de Saint Christophe, qui se compose de douze chanoines dont un prieur. L’église du Chapitre subsistera pendant à peu près cinq siècles. Elle sera remplacée par l’édifice actuel en 1870, sur l’emplacement de l’ancienne. Un des châteaux fut par la suite acquis par le chapitre de Saint-Christophe. A la veille de la révolution, il subsistait du seul château existant, une masse quadrangulaire et une tourelle ronde. Celle-ci était encore érigée en 1860. Aujourd’hui il ne reste que la base de cet édifice. Nous pouvons le voir au niveau de la rue du Centre. En ce qui concerne l’autre château qui était situé au même lieu, son état étant fort délabré, il fut démoli en 1684.
La découverte d’antiques sarcophages de pierre en usage du VI au Ier siècle trouvés dans l’ancien cimetière situé à côté de l’église et transféré en 1892 sur un autre terrain, atteste de la présence d’un « bourg » en ces lieux bien avant la création du Chapitre de Saint Christophe.
L’urbanisation du village s’est effectuée en plusieurs étapes. Dans un premier temps aux alentours du XII siècle environ, le tissu urbain de Saint Christophe était essentiellement constitué par un noyau bâti situé autour des deux châteaux. Dans un deuxième temps aux alentours du XVI – XVII siècle environ, on peut supposer, à une époque où la plupart des villes du Rouergue se sont étendues, une légère extension à partir du noyau médiéval vers le Sud-Ouest.
Le chemin de fer
Le tissu urbain de Saint Christophe ne connaîtra pas de grand changement jusqu’au XIX siècle. En effet, le XIX siècle est surtout marqué pour ce bourg par l’implantation et la mise en service de lignes de chemin de fer. Le 21 avril 1853, un décret impérial concède au duc de Morny et à sept autres personnes la construction d’une voie ferrée de Montauban à la rivière du Lot et prévoit qu’un embranchement de chemin de fer destiné à desservir les usines d’Aubin et de Decazeville se détachera de la ligne de Montauban à la rivière du Lot et viendra aboutir à ou près de Marcillac. Le 23 juillet 1854, est décidée la prolongation de cette ligne jusqu’à Rodez. Le 1er septembre 1858, le train stoppa pour la première fois à Saint Christophe dont la gare fut tête de ligne pendant deux ans. Les travaux ne s’achevèrent qu’à l’automne 1860.
A cette voie principale, ayant pour intérêt de désenclaver et d’apporter un atout économique à Saint Christophe, le Vallon voit la réalisation d’une autre ligne de chemin de fer, mais celle-ci à but privée. Elle reliait le site minier (gisement de minerai de fer) de Mondalazac, situé sur le Causse Comtal en dessus de Marcillac, au bassin sidérurgique de Decazeville. Cette ligne de chemin de fer à voie étroite a été construite entre 1853 et 1856. Elle partait de Marcillac, passait par la vallée de l’Ady, Saint Christophe, le plateau d’Hymes, Firmi et arrivait aux hauts fourneaux de Decazeville. Au niveau de Saint Christophe, elle traversait le village coupant l’axe routier principal du monument aux morts, à la route de la Cayrède. Progressivement, fin XIX siècle, l’urbanisation opéra un glissement vers cet axe.
A partir de cette période, on constate une légère densification du centre bourg, mais surtout une mise en place progressive d’une urbanisation linéaire principalement le long de la voie de communication Rodez Decazeville. La Communauté des Communes « Causse et Vallon de Marcillac » a très bien compris l’intérêt de cet emplacement puisqu’elle a crée une zone d’activité sur ce site et que de l’autre coté un gymnase inter communautaire a vu le jour.
En même temps que l’eau potable arrive aux maisons (1960), on voit apparaître les premiers lotissements opérant un mitage des terrains situés aux extrémités du bourg de la R.D. 840 et de la R.D .962.
Puech du Cayla
Tel une pyramide, sur plombant Saint Christophe, le Puech du Cayla où des fouilles archéologiques à la fin du XIX siècle (entreprises par l’abbé Céres) permirent de mettre à jour des débris de poteries, sigillées, amphores, des poinçons en os, des haches de pierres polies, sont révélateurs d’une vie humaine sur ce site, datant de l’époque gallo-romaine.
La croix érigée à la pointe a été bénie en septembre 1870 et dédiée au Pape infaillible. Depuis lors, la paroisse s’y rend en pèlerinage, le 3èmedimanche de septembre.
Sur le contrefort Sud de ce Puech, ainsi que sur les collines alentour, on peut voir des vignes en terrasses, donnant un vin local A.O.C. le « Mansois », que l’on connaît sous le nom de «Marcillac ».
A côté de la croix, une table d’orientation donne à tous les visiteurs les indications sur le paysage environnant.